Sens de la vie selon Art of Living France

-Quel est le vrai sens de la vie ?

Sri Sri Ravi Shankar : Ne me le demandez pas. Vous avez à le découvrir par vous-même. C’est comme me demander de mâcher vos bonbons pour vous. Ce n’est pas possible.
Cette question est très importante et très précieuse. Celui qui sait n’y répondra pas et celui qui y répond ne sait pas. Parce que la question même est comme le véhicule du voyage de votre vie. Lorsque vous avez à faire ce voyage, le Sage ne vous privera pas votre véhicule et ne vous dira pas: «Maintenant, allez !»

Soyez avec cette question, continuez à vous la poser encore et encore et ne soyez pas pressé d’obtenir une réponse toute faite de quelqu’un. Allez profondément en vous-même et vous découvrirez. Alors, tout ce qui est insignifiant, non pertinent et inutile tombera simplement de soi-même pour disparaître de votre vie.
C’est ce que le Seigneur Bouddha enseignait , «Anuttaro bhava», qui signifie  «Soyez sans réponse!»
Soyez juste dans l’état simple et innocent de «Je ne sais pas!» Cette vie est un mystère, vous ne pouvez pas le comprendre mais vous pouvez le vivre pleinement. Quand nous vivons le beau mystère de la vie ainsi, totalement, alors la joie se lève. Vivre le mystère est joie. Devenir le mystère est divin. Vous êtes un mystère!

Soyez avec la question et retournez-la en émerveillement. Il est inutile de trouver un sens. Voyez, une fleur fleurit ; quel est le but de la beauté ? Quel est le but de la joie ? Il n’y a aucun but à la joie; c’est la fin en soi. La vie vécue dans sa totalité est la fin en elle-même et le commencement en elle-même. Amour, joie, beauté… sont au-delà de la valeur, du sens, du but.
Tout ce qui est précieux dans la vie est un secret. Vous êtes le plus grand secret.

Lord Murugan Rahasyam, fils de Shiva, dit: «Il y a cinq secrets qui sont sacrés et qui sont gardés par les êtres subtils et les anges dans cette création. Ils ne peuvent pas être compris de l’intellect seul. Ils ne peuvent être expérimentés qu’au cœur même de notre existence. Essayer de comprendre ce qui ne peut être expérimenté, c’est entreprendre une tâche impossible et redoutable. Cela ne peut être expérimenté qu’avec notre cœur. Cela ne peut jamais être appris de la tête. »
Quels sont ces  cinq secrets ?
1- Jananarahasya (le secret de la naissance) La naissance est un secret. Comment une âme prend un corps, les critères de sélection du lieu de naissance, de l’heure de naissance, du type de corps, des parents, etc.
2-Maranarahasya (le secret de la mort). La mort est un secret hautement gardé. La mort reste un mystère. Le processus de séparation de l’esprit de la matière et de son voyage à partir de là est un secret.
3-Rajarahasya (le secret royal, le secret de la décision). Les principes de gouvernance, les principes de maintien de l’ordre dans la création sont un secret.
4-Prakritirahasya (le secret de la nature). La nature est un mystère. Plus vous en savez sur la nature, plus le mystère s’approfondit. Plus un scientifique en sait, plus il estime qu’il y a beaucoup plus à savoir. La science, bien que paraissant résoudre le mystère de la création, l’a approfondi. La connaissance des particules, des fonctions d’onde, des trous noirs, de l’état du vide, etc. n’a fait qu’approfondir le mystère.
5- Mantrarahasya (le secret des mantras). Les mantras et leurs effets, leur influence, leur méthode et leur mode de fonctionnement sont tous un mystère. Les mantras sont les impulsions ou les rythmes de la conscience, qui elle-même est un mystère.

Nous sommes faits de matière et d’esprit. Nous avons besoin de quatre choses dans la vie : bhakthi (amour, dévotion), mukthi (liberté, paix), shakthi (énergie) et yukthi (compétence).
Les deux premiers sont pour notre vie spirituelle et les deux derniers pour notre vie matérielle. Les aspects matériel et spirituel de la vie sont complémentaires. Le monde matériel est créé pour expérimenter la joie de l’Esprit. Quand vous avez ces deux dimensions, alors seulement vous êtes réellement complets.
La vie est une combinaison de «forme» et de «sans forme». En écartant le sans forme, vous devenez inerte. En écartant la forme, vous devenez émotionnellement déséquilibré.

Souvenez-vous que votre vie est sacrée. Vous êtes né avec un dessein divin.
Vous n’êtes pas ici pour blâmer
Vous n’êtes pas ici pour pleurer
Vous n’êtes pas ici pour somnoler
Vous n’êtes pas ici pour vous montrer
Vous n’êtes pas ici pour vous battre
Vous n’êtes pas ici pour vous mettre en colère
Vous êtes ici pour être malheureux
Vous n’êtes pas ici pour vous inquiéter
Vous n’êtes pas ici pour manger, dormir, suivre une routine et mourir.

Le simple fait de manger n’est pas le but de la vie. Pourtant, manger est essentiel pour maintenir la vie. N’est-ce pas? De même, dormir n’est pas le but de la vie. Mais pouvez-vous vous débarrasser complètement du sommeil? Vous ne le pouvez pas. De la même manière, vous avez à être heureux et à rendre les autres heureux. C’est le voyage vers l’Ultime.On peut passer sa vie à se lamenter ou utiliser la même énergie pour s’élever à des sommets inimaginables.

La légende raconte qu’il y a très longtemps, tous les Munis et les Rishis (les sages et les ermites) approchèrent Vishnu pour savoir quoi faire quand les gens tombent malades. Comment faire face à la maladie physique mais aussi mentale ou émotionnelle ? Comment se débarrasser des impuretés comme la colère, la luxure, la cupidité, la jalousie ? Quelle était la formule ?
Vishnu était étendu sur son lit de serpents -le serpent Adishésha aux mille têtes-. Quand les sages l’approchèrent, Il leur donna Adishésha (le symbole de l’éveil)  qui prit naissance dans le monde en tant que Maharishi Patanjali. C’est pourquoi Patanjali est venu sur cette terre pour donner cette connaissance du yoga, connue sous le nom de Yoga Sutras.
Dans ses commentaires des Yoga Sutras, Sri Sri Ravi Shankar rapporte les cinq sources de misère dans la vie que Patanjali fait ressortir :
1. Avidya – l’ignorance, la cause profonde de la souffrance. Penser par exemple que ce qui impermanent est permanent. Considérer ce qui change comme ce qui ne change pas. Ce qui n’est pas la joie comme la joie, ce qui n’est pas le Soi comme le Soi. Je ne suis pas le corps, mais je pense que je suis le corps. Je ne suis pas mes pensées ou mes émotions, mais je pense que je suis mes pensées, mes émotions. L’ignorance, c’est avoir une idée de qui vous êtes.
2. Asmita –unir notre intellect et notre Soi. L’incapacité de voir le Soi et le buddhi (ou l’intellect) et le pouvoir des instruments de perception comme séparés, est asmita.
3. Raga -l’envie. Elle vient avec une expérience agréable et nous rend misérable. Nous essayons de contrôler l’esprit des autres. Nous ne nous comportons pas de manière éclairée, mais nous attendons un comportement éclairé de la part d’autrui. Dès lors, nous devenons malheureux. Chacun compte sur l’amour inconditionnel de ceux qu’il rencontre. Évaluer comment les choses devraient être, rend plus malheureux.L’envie et l’aversion sont toutes deux sources de misère. La haine et l’aversion  viennent avec une expérience désagréable. L’aversion apporte la même misère que la convoitise.
4. Abhinivesha -la peur. Une peur indéterminée.
La nature a imposé les mêmes choses à tout le monde. Leur impact plus ou moins léger indique le degré d’évolution. Il y a deux situations dans la vie : l’une est celle où l’on est à l’aise et heureux. L’autre est celle où l’on est contrarié et malheureux.
Pour maintenir ce confort et ce bonheur, il est nécessaire d’avoir la volonté de se rendre utile.  Habituellement, lorsque vous êtes heureux, votre esprit ne va pas dans cette direction.
Vous voulez simplement profiter et ne pas penser à prendre soin, à partager ou à servir. C’est pourtant à ce moment-là que c’est vraiment nécessaire. Quand vous êtes heureux et que vous faites du seva,(service désintéressé) le bonheur perdure.
Ce que nous devons demander est la volonté de servir quand nous sommes heureux, et la capacité de laisser aller et de se tourner vers l’intérieur quand nous sommes malheureux.
La vie nous apprend l’art de lâcher prise dans chaque événement. Quand vous aurez appris à laisser aller, vous serez joyeux et davantage vous sera donné. La vie coule à la recherche de la joie… La joie la plus haute est dans le Divin. Visez toujours à atteindre cet objectif . De plus petits désirs seront satisfaits de toutes façons. Ne laissez aucun coin de votre vie, de votre existence loin du Divin.

Sortez du sommeil et comprenez que la vie est éternelle; le savoir maintenant donne maturité et profondeur à votre vie.
Vivez votre vie avec naturel, simplicité et appartenance. Vivez simple, pensez haut et faites ce que vous pouvez pour la société. Agissez avec clarté dans l’esprit, pureté dans le cœur, sincérité dans l’action.
Souvenez-vous que votre vie est courte. La vie est un effort pour contenir l’infini dans un court laps de temps. Ce temps où vous êtes sur terre, faites du bon travail, apportez du bonheur et transformez les larmes en sourires.

«J’ai reçu et je veux donner.» C’est le chemin du bonheur et du contentement. Là où prennent fin le  vouloir et les désirs et où commence le partage, le bonheur est exactement là.

La plus grande fortune dans la vie humaine est d’être capable de dire « Je ne veux rien et je suis ici pour vous ».

«Dieu vous aime, c’est assez. Et vous êtes amour, c’est assez !»

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