Le monde est une famille

Questions-réponses avec Amma au sujet de la non-violnce :

Amma : Ahimsa (le principe de la non- violence) devrait devenir le vœu de notre vie. Ahimsa signifie s’abstenir de causer du tort à qui que ce soit, par la pensée, la parole et l’action.

Question : « Amma je t’ai aussi entendu dire l’autre jour à un moine que nous devrions faire le vœu d’ahimsa (non-violence), que nous ne devrions jamais nous mettre en colère. Même si quelqu’un se met en colère contre nous, l’attitude juste est de voir Dieu en lui et de lui manifester de l’amour. N’est-ce pas bien difficile à mettre en pratique ? »

Amma : « L’important n’est pas de réussir parfaitement, mais de faire un effort sincère. Ceux qui ont voué leur vie à la spiritualité devraient être prêts à effectuer quelques sacrifices. Leur vie est déjà engagée sur ce chemin. Si quelqu’un s’oppose à eux, ils doivent accueillir cela comme une occasion créée par Dieu pour éliminer leur ego. Ils ne devraient pas, sous l’emprise de l’ego, répliquer de manière hostile. Un sadhak (un chercheur spirituel) ne peut grandir que s’il voit Dieu en chacun, éprouvant de l’amour et de la compassion. »

« Les sociétés et les nations sont constituées d’individus. Si nous regardons en arrière, examinant notre histoire, nous voyons que toutes les luttes ont leur source à l’intérieur de l’individu. Et quelle est la cause de ce conflit intérieur ? C’est le manque de conscience de notre nature réelle, de la puissance vivante en nous, qui est une et dont nous faisons tous partie. Le rôle de la spiritualité, de la religion authentique, est d’éveiller en nous cette conscience et de nous aider à développer des vertus telles que l’amour, la sympathie, la tolérance, la patience et l’humilité.

Le monde est une famille dont nous sommes tous les membres. La paix et l’unité dominent dans un foyer lorsque les individus remplissent leurs devoirs et leurs responsabilités en ayant conscience que chaque membre de la famille est une partie intégrante du tout. La paix et le bonheur ne règneront de nouveau dans le monde que si nous travaillons ensemble, comme une famille mondiale, sans nous limiter à une ethnie, à une religion ou à une nation particulière.

Au cours de mes voyages autour du monde, les gens viennent me dire leurs souffrances. Hindous, Chrétiens, Musulmans – je rencontre des hommes et des femmes de toutes les religions et de tous les pays. Certaines personnes m’ont confié qu’elles avaient perdu leur mari, leur femme ou leur enfant lors d’un affrontement religieux. Il s’agissait d’une lutte entre Hindous et Musulmans, parfois entre Hindous et Chrétiens ou bien entre Chrétiens et Musulmans, ou bien d’autres groupes religieux ou pays y étaient impliqués. Il est si douloureux d’entendre de tels récits. Les gens n’approfondissent pas leur religion et ne parviennent pas à en assimiler les principes essentiels, c’est là l’origine de toutes ces luttes.

Nous sommes tous au fond des êtres humains, les membres d’une même famille planétaire. Notre appartenance à une religion ou à un pays ne vient qu’ensuite. En aucune circonstance, nos liens avec une religion, une culture ou un pays ne devraient nous faire oublier les valeurs humaines essentielles.

Nul n’est une île solitaire ; nous sommes tous des maillons de la grande chaîne de la vie. Que nous en soyons conscients ou non, chacun de nos actes a un effet sur les autres. Les ondes de joie et de chagrin, les pensées, bonnes ou mauvaises, émanant de chaque être vivant imprègnent l’ensemble de l’univers et influencent chacun de nous. Le cosmos entier vit dans un état de dépendance et de soutien mutuel. Vivre en accord avec ce principe de l’harmonie universelle, c’est ce que l’on appelle le dharma. La douleur de tout être vivant en ce monde est la nôtre et son bonheur est aussi le nôtre. Il nous est impossible de faire du mal, même à une petite fourmi, sans nous faire du mal. Nuire aux autres, c’est se nuire à soi-même ; aider les autres, c’est s’aider soi-même.

Un homme est assis, la nuit, devant sa maison, une bougie allumée à côté de lui. Un coup de vent éteint soudain la chandelle. C’est alors seulement que ses yeux s’ouvrent à la beauté de la pleine lune, souriante, et du clair de lune rafraîchissant. Le vent ne saurait éteindre le clair de lune. Ainsi, lorsque nous renonçons à notre égoïsme, la béatitude que nous recevons en échange est immense et éternelle.

Nous devons nous efforcer d’atteindre un état dans lequel nous serons capables de considérer tous les êtres du monde, animés ou inanimés, comme faisant partie de nous-mêmes. Tout comme notre main droite vient à l’aide de notre main gauche si celle-ci est blessée, nous devrions éveiller en nous la faculté de ressentir la souffrance de tous les êtres comme nôtre et le désir brûlant de les réconforter.

Les êtres humains sont dotés de natures et de tempéraments différents. Leurs idées et leurs désirs ne concordent pas toujours ; ils sont souvent en désaccord. Mais nous ne disposons que d’une seule planète Terre pour tous, c’est donc là qu’il nous faut résoudre nos dissensions. Nous sommes aujourd’hui capables de détruire ce point bleu, appelé Terre, qui orne le front de Mère Univers. Mais nous avons aussi la possibilité de créer le paradis sur terre. L’avenir de l’humanité dépend de notre choix.

Le monde a aujourd’hui besoin de gens dont les paroles et les actes expriment la bonté. Si nous prenons exemple sur de tels modèles de noblesse, les ténèbres qui règnent aujourd’hui dans notre société seront dispersées et la lumière de la paix et de la non-violence viendra à nouveau illuminer cette terre. Œuvrons ensemble à cette fin.

X