Quelques extraits des enseignements de Śri Tathāta sur l’éducation

Quelques extraits des enseignements de Śri Tathāta sur l’éducation

Une éducation complète est celle qui permet un développement intégral de la personne. Une éducation partielle amène un développement partiel, une connaissance incomplète et ainsi une vie insatisfaisante. La connaissance intégrale signifie la connaissance de deux aspects : celui du monde objectif-extérieur et celui de la vérité subjective-intérieure. La vérité subjective est celle du centre, du noyau le plus profond de notre être : elle doit être redécouverte et élargie ; la lumière, la conscience et l’énergie de la vérité intérieure doivent irriguer l’ensemble du fonctionnement de nos corps physique, pranique et mental. L’autre partie de la connaissance est celle du monde extérieur, obtenue par l’observation objective et l’expérimentation. Les deux doivent se développer conjointement. Alors seulement notre connaissance et notre développement seront intégraux et nous pourrons faire l’expérience de la vie d’une façon complète.

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Un enfant élevé dans l’affection et l’amour de sa mère est amené par son père au maître, à l’acharya[1], pour son éducation. Le maître reçoit l’enfant comme disciple ; il effectue le rituel d’upanayana et lui enseigne le Dharma et la façon de vivre védiques. Telle est notre tradition indienne. L’enfant né du sein de sa mère naît à nouveau de la lumière intérieure du maître. C’est cela que l’on appelle upanayana. Après avoir reçu l’upanayana, il reçoit le nom de dvija, ce qui signifie celui qui est deux fois né. Pourquoi cette renaissance est-elle requise ? La vie que donne la première naissance, par la mère, est encore gouvernée par les mouvements de la Nature inférieure, tamo prakṛti. Cette naissance est ainsi insuffisante pour atteindre l’accomplissement du but de la vie. Pour entrer dans une vie qui lui donne la possibilité de réaliser le but de son existence, l’enfant doit se tourner vers un maître qui soit en mesure de le préparer pour cela. Avec l’upanayana, le jīva accède à la conscience. Les mouvements de vidyā, la Nature divine, commencent à se frayer un passage à travers les sombres espaces d’avidyā et lentement l’enfant grandit en développant la compétence et la capacité qui lui permettront d’évoluer dans la vie en observant son svadharma[2] jusqu’au jour où il atteindra l’accomplissement de son être.

Dans les temps anciens, la coutume voulait que les jeunes disciples demeurent auprès de véritables maîtres en vivant avec eux et qu’ils soient ainsi enseignés. Ce système éducatif était appelé gurukula. Ces nobles maîtres n’instruisaient pas seulement les jeunes dans leur propre domaine de compétence : ils considéraient également comme leur devoir, ou Dharma, de donner à la société une personne spirituellement évoluée à la fin de la période de gurukula. C’était le vœu et la détermination du maître que de libérer chaque étudiant des impuretés provenant de son héritage familial et de ses propres tendances. Le maître pourvoyait à tout ce qui était nécessaire pour une telle puri­fication pendant le gurukula.

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Les  jeunes qui suivaient le système du gurukula étaient en mesure d’entrer dans la vie de famille avec la préparation intérieure amenée par les nombreuses années qu’ils avaient passées avec le maître qui les purifiait par sa compassion et les libérait des effets karmiques des vies antérieures. Ces jeunes adultes commençaient donc leur tâche dans la société avec une vision claire de leur vie et de sa finalité.

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L’éducation acquiert son véritable sens une fois que l’on commence à vivre avec la connaissance du but de la Nature. C’est la même chose pour le mariage, la carrière, les enfants… tout a sa juste place et importance. Si vous vivez avec cette conscience, il n’y a pas de problème. Aujourd’hui nous sommes mécontents de notre système éducatif, de notre emploi, de notre épouse ou mari et de nos enfants – aucun aspect de notre vie ne nous satisfait. Si nous vivions en accord avec les objectifs de la Nature, nos vies seraient joyeuses et gratifiantes.

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En Inde aujourd’hui, peu d’individus et de familles vivent encore selon la tradition védique. Mais à l’avenir cela sera de plus en plus courant: de plus en plus de gens vont comprendre la valeur de cette tradition et commencer à vivre selon ses principes, parce que cela est nécessaire pour l’avenir.

 

[1] en translittération : ācārya.

[2] Svadharma: dimension individuelle du dharma.

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