Le dieu Vishnu et le Vaishnavisme
Vishnu est omniprésent, il englobe tout. Il est l’aspect du Suprême qui soutient l’univers entier. Selon la mythologie indienne, il ne fait que trois pas pour couvrir la longueur et la largeur de l’univers. En deux enjambées, il couvre la terre et la troisième lui permet de toucher le ciel. Les deux premières enjambées sont visibles pour les êtres humains, mais la troisième est invisible pour nous. On dit que même les oiseaux volant dans le ciel ne peuvent pas voir la troisième foulée de Vishnu.
La première mention du dieu Vishnu se trouve dans le Rig Veda. Selon le Rig Veda, Vishnu a quatre-vingt-dix montures et chacune de ces quatre-vingt-dix montures a quatre noms. 90 x 4 = 360. C’est à partir de là que nous obtenons les trois cent soixante degrés du cercle, qui représentent l’étendue totale de notre monde matériel. Les quatre noms de chaque coursier sont également liés dans les légendes aux quatre saisons de l’année.
L’adoration de Vishnu en tant que personnalité divine trouve en fait son origine dans les Puranas. Les Puranas sont des histoires et des enseignements traditionnels basés sur la philosophie spirituelle des Vedas et des Upanishads.
Dans les Puranas, Vishnu est vénéré avec une émotion intense et divine. Ce culte s’est progressivement développé en Inde jusqu’à ce qu’il atteigne son apogée dans le Vaishnavisme, ou culte de Vishnu, de Sri Chaitanya au 16e siècle après J.-C. Le culte de Vishnu est devenu une partie très importante de l’hindouisme et il le reste aujourd’hui.
Le Vaishnavisme est l’amour de Dieu, l’amour lui-même. Dans le Vaishnavisme, aucun rituel ou capacité intellectuelle n’est nécessaire. Ce qui est requis, c’est l’amour du cœur pour le plus haut, pour l’absolu. Le Vaishnavisme ne se soucie pas des rituels des Vedas. Il ne se soucie pas des innombrables dieux mentionnés dans les Upanishads. Le système Vedanta dit que le monde est une illusion. Mais le Vaishnavisme, fort de son amour, dit non, le monde est la réalité.
Les Vaishnavites sont prêts à chaque instant à dédier leur existence au service de Dieu ; ils veulent rester les enfants les plus chers, les enfants choisis de Dieu. Mais ils ne veulent pas devenir Dieu. Ils veulent maintenir leur individualité dans le sens absolument le plus pur du terme.
Dans la plupart des religions, les chercheurs spirituels veulent fusionner avec la plus haute Vérité. Habituellement, l’aspiration humaine veut perdre son individualité et devenir totalement un avec le Divin. Mais dans le Vaishnavisme, c’est différent. L’amoureux et l’aimé ne feront qu’un, mais l’amoureux veut garder son individualité. Il sent que s’il devient inséparablement un avec l’objet de son adoration, alors il ne pourra plus ressentir la douceur, la proximité et l’intimité la plus profonde, qui est l’extase elle-même. Autrement dit, lorsqu’un aspirant devient un avec son Seigneur, ils deviennent tous deux le Seigneur unique. A ce moment-là, le sentiment le plus doux de l’aspirant pour son Bien-aimé disparaît.
Le Mahatma Gandhi, le plus grand patriote et leader politique de l’Inde, était un Vaishnava jusqu’à la moelle. Il a enseigné à l’Inde le sens de la non-violence. Ce concept de non-violence vient du Vaishnavisme. Le Vaishnavisme dit que là où il y a de l’amour, il ne peut y avoir de violence ; il ne peut y avoir de destruction. L’utilisation de la non-violence par Gandhi est née de l’amour divin, et ce sentiment d’amour dans son sens le plus pur provient du culte de Vishnu, le Vaishnavisme.