L’éducation des enfants à l’école (Sri Chinmoy)

Comment l’éducation concernant la vie extérieure et celle de la vie intérieure peuvent-elles être menées de pair ?

L’éducation concernant la vie extérieure et celle concernant la vie intérieure peuvent aller de pair à condition que l’on sache ce qu’elles signifient. L’éducation pour la vie extérieure nourrit l’intérêt pour l’humanité L’édu- cation pour la vie intérieure nourrit l’union avec l’humanité. Sans intérêt, il ne peut pas y avoir d’unité. Mais s’il y a unité, l’intérêt est automatiquement présent.

Les enseignants étaient-ils meilleurs autrefois ?

Oui Autrefois, en particulier à l’ère Védique, les enseignants considéraient leurs élèves comme des membres de leur famille C’est pourquoi les professeurs partageaient la lumière de leur sagesse constamment et sans réserve, et transmettaient leur suprême sagesse à leurs élèves : « Tat twam asi Tu es ceci, ceci est toi. En essence et en substance, mes enfants, vous êtes l’Unique sans second. » Les enseignants de ce lointain passé non seulement inspiraient leurs élèves, mais aspiraient aussi à travers eux, les aidant à découvrir la splendeur de leur soleil intérieur. C’est ce soleil qui illumine les ténèbres millénaires et transforme la possibilité d’expérience de la vérité en réalisation inévitable de la vérité.

Comment puis-je servir au mieux le Suprême à travers les enfants à qui j’enseigne?

Vous pouvez servir au mieux le Suprême à travers les enfants à qui vous enseignez en ressentant une très grande reconnaissance envers Lui pour vous avoir accordé l’opportunité d’être leur professeur. Quand vous instruisez les enfants, vous avez l’opportunité de redevenir vous-même un enfant. Dans la vie spirituelle, votre but est de devenir un enfant, un enfant éternel, afin de pouvoir faire des progrès constants. Si vous êtes constamment reconnaissant envers le Suprême et que les enfants vous rappellent votre enfance éternelle, vous ferez les progrès les plus rapides

Quand vous enseignez aux enfants, ne pensez pas que vous les servez parce que la direction de l’école vous paie. Non, dites-vous que vous servez les enfants parce que vous voulez devenir un autre enfant. Si l’enfant vous offre un sourire, ressentez que ce sourire provient du Suprême.  Chaque fois qu’un enfant sourit, c’est la réalité du rêve de Dieu sur terre qui se manifeste. En vous rappelant constamment cela, vous serez capable de servir le Suprême avec plus de ferveur et constamment.

Comment pouvons-nous enseigner la méditation aux jeunes écoliers, alors qu’il nous faut obéir aux règles qui nous interdisent de parler de religion ?

Vous pouvez expliquer à la direction de l’école que la méditation n’est pas une religion, loin de là. La religion est reliée à un plan physique, un plan vital et un plan mental, tandis que la méditation ne l’est pas. La méditation n’est reliée qu’au plan de l’unité. Tant que nous resterons sur le plan physique, vital et mental, nous verrons des différences. Nous aurons des pensées confuses et contraignantes. Mais en restant dans le monde de la méditation qui est la réalité d’unité avec la création tout entière de Dieu, nous transcendons largement les barrières de la religion.

Les jeunes élèves doivent apprendre que la méditation ne proclame pas qu’une religion est supérieure à une autre. Elle ne nourrit pas la supériorité ou l’infériorité d’aucune religion. La méditation ne fait que nourrir ceux qui implorent la manifestation de Dieu et une expansion de soi pleine d’amour.

Comment un professeur peut-il savoir s’il doit recourir à la compassion ou à la discipline ?

Il y a deux routes qui nous mènent vers une destination identique. L’une est connue comme étant celle de la compassion, et l’autre comme celle de la discipline. Bien que toutes deux mènent à la même destination, Dieu préfère la route de la compassion à celle de la discipline, car Il pense que si un enfant avance le long du sentier de la compassion, il avance beaucoup plus vite. Ce n’est que lorsque tout le reste échoue que Dieu a recours à la discipline dans la vie de Ses élèves. Mais cela dit, Dieu nous dit que son action disciplinaire elle-même n’est autre que de la compassion, parce que c’est Son Cœur de compassion qui Le pousse à illuminer et parfaire Ses enfants.

La compassion est la première et principale approche pour gérer des enfants turbulents. La discipline est le dernier recours Mais en même temps, le professeur doit secrètement observer si un élève répond mieux à la com- passion, ou à la discipline. S’il peut le discerner, il pourra facilement faire le nécessaire.

Sri Chinmoy : « Comment parler de Dieu aux enfants » Editions la Flûte d’Or

 

 

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