Gurudev Sri Sri Ravi Shankar : “L’avenir de l’éducation »

Intervention de Gurudev Sri Sri Ravi Shankar lors d’une rencontre avec des éducateurs et des enseignants indiens sur “L’avenir de l’éducation » .

La vie est holistique, multidisciplinaire, mais la majeure partie de l’éducation est apparemment dispensée en silos aujourd’hui. Or, les enfants sont par nature polyvalents et pluridisciplinaires. Il suffit de leur offrir les bonnes opportunités et une atmosphère agréable pour qu’ils puissent exprimer leur potentiel inné dans tous les domaines, qu’il s’agisse de sports, d’arts martiaux, d’études, de musique ou de danse.
La nature a déjà doté chaque être humain de tous les types de compétences. Il suffit de les cultiver un peu.
L’éducation se fait à deux niveaux : d’une part, les parents inculquent le sens des responsabilités à leurs enfants et, d’autre part, l’école. Il peut sembler facile de former ceux qui sont déjà brillants et qui excellent dans tout ce qu’ils font. Mais le défi d’un éducateur réside dans sa volonté d’encourager le retardataire à s’élever. Il doit simplement s’assurer qu’il n’y a pas de groupisme parmi les élèves.
Malgré l’avènement de la technologie, nous vivons toujours dans un monde où les philosophies sont nombreuses et les connaissances prévalentes. Mais ce sont les personnes qui font bouger les personnes ; lorsqu’elles sont inspirées par des modèles, le progrès se produit naturellement.
Quand nous verrons nos jeunes esprits enracinés dans les connaissances de notre ancienne civilisation, nous assisterons à une transformation significative, car c’est dans nos racines que réside notre force. Les enseignants et les éducateurs devraient accorder un peu plus d’attention à ces aspects. Nous devons également éduquer notre peuple à respecter toutes les cultures, comme la nôtre. Cet état d’esprit général « Udhara charitanam thu vasudhaiva kutumbakam » doit être entretenu.
Ce bien-être collectif renforce l’ouverture d’esprit de nos enfants, de notre société et de l’humanité dans son ensemble. Il faut aussi apprendre à se réjouir de la victoire des autres. Dans la vie, soit vous gagnez, soit vous faites gagner les autres. D’une manière ou d’une autre, la vie est une célébration.
Pour former une jeune génération polyvalente :
– Les institutions devraient s’efforcer d’enseigner le bien-être holistique à la base.
– Les étudiants, en particulier des zones rurales, devraient être éveillés à la connaissance de la nutrition, à la diététique et santé holistiques. Cette éducation est très pertinente aujourd’hui.
– Les talents multiples doivent être inculqués dès le plus jeune âge et les compétences en matière de communication devenir essentielles.
– Le bien-être émotionnel doit être renforcé à travers le yoga, le pranayama et la méditation.
– L’attitude et le comportement jouent un rôle important – les enfants et les jeunes doivent être sensibles à eux-mêmes et aux autres. Il faut leur faire comprendre que l’agressivité n’a rien d’héroïque.
Chaque compétence, chaque talent est en quelque sorte interconnecté. La science peut être enseignée de manière artistique et les arts peuvent être enseignés de manière scientifique. La spiritualité permet de combler le fossé. Le Dr APJ Abdul Kalam, scientifique nucléaire mondialement connu, était un grand joueur de Veena ; et le Dr Balamurali Krishna, grand musicien, était également un parolier. Il s’agit de grands esprits qui étaient enclins à la spiritualité. De très grands technocrates ont eu une passion absolue pour la spiritualité.
Donnez à votre enfant les moyens d’agir
La métamorphose d’une chenille en papillon est un processus magnifique, comme les enfants qui grandissent. C’est à ce moment-là qu’il faut affermir leur confiance et ne pas essayer de maîtriser ce qui est parfois considéré comme de l’ego. Telle la membrane qui protège la graine jusqu’à ce qu’elle germe et devienne une plante, un certain sens du soi est nécessaire. Ce qui est important, c’est de s’assurer que l’ego est sattvique.
Les tendances sattviques aident à relever les défis et à tirer plus d’énergie de soi-même. Nous devons donc veiller à ce qu’ils restent sattviques et à ce qu’ils associent leur ego à la compassion.
La Bhagavad Gita devrait être enseignée à tous les groupes d’âge, non pas comme une écriture religieuse, mais comme un apprentissage de la vie. Elle décrit clairement les tendances de l’esprit : Sattvic-Rajasic-Tamasic. De même, l’Ayurveda parle de l’attitude et du comportement d’un individu en fonction de son Prakruthi inné – Vata, Pitta, Kapha. Alors qu’un enfant de type Pitta peut tout absorber rapidement, ceux qui sont de type Kapha peuvent avoir tendance à être un peu lents. La tendance de Vata est à l’instabilité et à l’agitation.
La nature et les tendances d’un individu doivent être observées et corrigées par des activités et un régime spécifiques. Tous ces éléments sont inscrits dans nos anciennes écritures -une formidable mine de connaissances qui aiderait les enfants à exceller dans toutes les facettes de la vie.
Lorsque les racines sont solides et qu’une bonne ligne de communication est établie entre le tuteur et l’enseigné, les progrès se font dans la bonne direction. Dans l’Inde ancienne, les gourous et les acharyas étaient eux-mêmes des psychologues, des sociologues, des réformateurs et des innovateurs. Mais aujourd’hui, il y a tellement de cloisonnement… Nous pourrions les réunir et en faire une source d’inspiration pour la jeune génération.
Lorsqu’on est inspiré par une vision et une mission globales dans la vie, on peut faire des merveilles. La véritable spiritualité est quelque chose qui élève l’esprit et nous rend complets !

La Fondation Art of Living gère aujourd’hui 702 écoles gratuites accueillant plus de 70 000 enfants dans 22 États de l’Inde. Elle s’attache à fournir une éducation holistique basée sur les valeurs humaines dans un environnement sans stress aux enfants des communautés vulnérables.

 

 

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