Musique Indienne

Les sentiments joyeux qu’éveillent la musique, les hymnes et autres formes de glorification mélodieuse de Dieu sont une sorte de théologie sonore où artiste et auditoire peuvent comprendre le divin plus facilement que par d’autres moyens. Ceci est particulièrement évident dans le Santana Dharma où, depuis des millénaires, la musique fait partie intégrante de la tradition.

La musique est souvent associée aux divinités : la déesse Sarasvati et le sage Narada jouent de la vina (sorte de luth indien) , Krishna fascine l’univers entier grâce aux notes mélodieuses de sa flûte. Shiva, pour sa part, exécute la danse de la destruction universelle tout en jouant de son tambour appelé dindin.

En Inde du Nord, le terrain très fertile de la musique védique a a vu naître plusieurs styles aux différences subtiles mais notables.

Les styles musicaux gaudiyas, comme le Garan-hati de Narottam Das, le Manohar Shahi de Shrinivas et le Reneti de Shyamananda ont tous des techniques distinctives. À titre d’exemple, le Garan-hati commence lentement et mélodiquement sur un rythme simple, puis devient de plus en plus complexe pour aller crescendo avec des chants et des danses plein d’allégresse. Par opposition aux autres formes de kirtans, cette variété unique de musique védique comporte toujours des textes dits Gaura-chandrika (c.-à-d. des prières à Shri Chaitanya révélant qu’Il est identique à Krishna), suivis de louanges directes à Krishna.

Néanmoins, toutes les formes de kirtan de l’Inde du Nord utilisent les rythmes tonals et polytonals (tala), les formes mélodiques précises (raga), les gestes d’expression émotionnelle
(abhinaya) et la danse (natyam).

En Inde du Sud, la tradition musicale est tout aussi développée. La technique dite araiyar (c.-à-d. parler, proclamer) des chanteurs-danseurs des principaux temples, a recours à des techniques vocales et des styles de danse complexes, ainsi que des représentations théâtrales lors de certains jours de fête. Le Divya Prabandham, poésie mystique très appréciée des Alvars, sert de base à des myriades de styles musicaux du Sud, dont l’araiyar.

Des dévots musiciens du Sud de l’Inde tels que Purandara Das et Tyagaraj ont popularisé la musique védique dans le Karnataka. L’Académie de musique de Madras est à l’heure actuelle l’endroit le plus documenté sur les nombreuses formes de la musique védique. Les musicologues y ont officiellement adopté la devise suivante : kanou bina gita nahi – « Sans Krishna, il n’y aurait pas de chant. »

LES INSTRUMENTS DE  MUSIQUE védique

Bien que tous les instruments de musique puissent être incorporés aux diverses formes de musique védique, voici ceux qui sont généralement utilisés :

1. Le mridanga (khol) : tambour à deux faces en terre cuite. Un instrument semblable appelé pakhowaj est fait de bois, ce qui le distingue du mridanga traditionnel par son apparence et les sons qu’il produit.

2. Les kartals : petites cymbales à main qui permettent aux musiciens de tenir le rythme et à l’auditoire d’être absorbé de façon presque hypnotique par la musique.

3. La vishana (corne) : parfois utilisée de façon erratique durant les kirtans.

4. L’harmonium : instrument à clavier et à soufflerie dont les tons sont produits en pompant l’air avec régularité à travers des anches de métal.

5. La vina : instrument à sept cordes semblable au luth, de la catégorie des cithares, muni d’un long manche et sculpté en forme de poire.

6. La tanpura : instrument à cordes semblable au sitar généralement fait de bois ou de citrouille séchée, dont on pince habituellement les quatre ou six cordes l’une après l’autre pour créer un fond sonore de bourdon pour les autres instruments.

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